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Acrostiche d'automne

D’un

D'un coup d'éventail

passer dans un autre monde

vol de libellule

 mm

Une aile si transparente

un vitrail sans cathédrale

 bb

Naissance en direct

papillon vers la lumière

leurs yeux éblouis

 mm

Bout

Battant si peu la paupière

Qu’on verrait la fleur éclore

 bb

Odeur de pollen 
abeilles reviendrez-vous 
robinet qui fuit

 mm

Une alarme dans ma ville

le retour de l’ambulance

 

Tout près de ton lit

relu trente années après

polar de Pennac

 bb

De

Dormir la lampe allumée

pour les visiteurs du rêve

 mm

Errant sur la brume

l’artiste contemporain

marche suspendue

 bb

 

La

Là-haut moineau funambule
As-tu conscience du vide?

 mm

Au pied du grand arbre

une allée de crocus or -

paressent les chats

 bb

Terre

Tempo lent des heures douces
Quand se ferment les iris

 

Entrapercevoir
Cet éclat de branche en branche
Faire un vœu peut-être

 mm

Rousseur de deux écureuils

En spirale autour du tronc

 bb

Runes craquelés
Dos pressé contre l'écorce 
J'écoute le vent

 mm

Elle se cache sous les mèches

Bête aux aguets– mon oreille

 bb

 A

Au sable peigné 
Mes orteils nus réinventent 
Menus coquillages 

mm 

 L'autre

L’ongle agace la coupure

Plante blanchie par le sel

 

Au talon d’Achille

Que la vague aura touché

Le goût d’un baiser

bb

Un pas pour sortir de l'ombre

la sensation d'être épiée

mm

Taffetas de l’aube

le ronronnement du chat

au creux de mon cou

bb

Rideaux ouverts: sons, couleurs,
Parfums, le jour se révèle 

mm

Eau brassée en boucle

dans la machine à laver

le bruit des marées

bb

un

Univers qui se fragmente

mille pensées interlopes

Nacre d'un croissant

qui grossit au ciel d'octobre

l'océan la nuit

mm

chemin

Croire encore en l’être humain

au choc du tronc qui s’effondre

bb

Hibiscus d'en face
Refleuri de soie ivoire
Gravats d'un chantier

mm

En grattant l’argile tendre

Naissance des fleurs d’exil

bb

 

 

 

 

Matin de printemps
Entre hier et aujourd'hui
Un crocus est né 

mm

Il était une bergère…

Fredonner en cuisinant

N’y mets pas la patte !

Pauvre chaton trop gourmand…

Rien qu’une chanson.

bb

de

Danses et refrains d'antan
Livre bientôt refermé 

mm

En gris uniforme

A l’aplomb du béton brut

Le ciel sans issue

bb

sommeil

Sourire au monde sans joie
Rasserener les étoiles

mm

On dirait le soir

Colline en ombre chinoise

l’air comme de l’eau

bb

Mais le poisson et l'oiseau 
Sans jamais se rencontrer 

Montagnes lointaines 
Disparues à mon réveil 
Où es-tu partie ?

mm

Eclaircie avant la brune

Il pleut à l’horizontale

bb

Indécise flamme

cardinal à tire-d'aile

reste à mes côtés

mm

Levant à destination

chemin rapiécé en rose

bb

D’un bout de la terre à l’autre

un chemin de sommeil,

Paul Claudel, Cent phrases pour éventails

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