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20 mars 2019

​

Brume de printemps

comment photographier

l’entre deux saisons

bb

 

s’éblouir de ce qui passe

et parfois ne revient pas

 

mangue de mars

une guêpe va et vient

aux feuilles jaunies

mm

​

la corolle s'est fermée

comme la main fait un signe

 

une nuit sans fin

pleine lune d'équinoxe

jour de ta naissance

bb

 

​

hier encore si petite

tant de grâce dans ses gestes

mm

​

longs cheveux lâchés

yeux rieurs couleur de saule

je pense à la mer

​

doucement vient la marée

on dirait que naît la femme

bb

​

La houle sans cesse 
Me ramène des trésors 
Contes murmurés 

mm

​

l'eau saline a remonté

le cours du fleuve et du temps

bb

 

Une heure de paix

silence de l’écriture

ma montre arrêtée

mm

​

j'ai écrit sur le clavier

la date au nom de gâteau

bb

​

Sans apercevoir

ne serait-ce qu’un croissant

la fleur étiolée

mm

​

déjà fanent les pétales

à l'arrivée du feuillage

 

un ciel de grisaille

les pissenlits dans les vignes

soleils miniatures

bb

​

Tant de rouge au grenadier

soupirer après les fruits

mm

​

lorsque fleurira

ma glycine au nord frileuse

voisine odorante

bb

 

le dimanche des Rameaux

l’oiseau dans le buis de Chine

mm

 

revient le lundi

cavalcade d'écureuils

à hauteur d'oiseau

bb

​

rien ne sert de courir

le temps ousa nou sava* 

 

Rumeurs de la ville

à l’aile d’un papillon

je fais une pause

mm

(*où allons-nous)

​

au passage du bateau

la Saône monte les marches

bb

 

​

Pluie fine de Pâques

la tourterelle se mire

au bord d’une flaque

mm

 

pétales de la pivoine

s'ouvrant en ronds concentriques

bb

 

En partant des coins

arrondir son petit-beurre

quadrature du cercle

mm

 

un déjeuner de sucré

l'arrivée des pucerons

bb

 

le dos de ma main

au labyrinthe des veines

une coccinelle

mm

 

figuier aux feuilles naissantes

dont les doigts portent rubis

bb

​

dans l'allée de cran*

glissant en vagues bleues

précieux myosotis

bb

 

*n.m. roche en décomposition, en générale granitique, et, par suite, sable grossier de couleur rose que l'on répand sur les chemins ou les cours

 

éclis de mémoire voguant

vers ces tombes oubliées

mm

 

voilures au ciel

ce matin d'après tempête

les Vergiss mich nicht*

bb

 

*nom allemand du myosotis

 

Grève aux galets uniformes

ses paroles ressassées

mm

 

plage de Boucan

-à y regarder de près-

pas un grain* semblable

bb

​

*Du latin granum (« grain »). Utilisé à partir de 1552 dans le sens de « tempête, vent », peut-être à cause des grêlons, des giboulées qui peuvent l'accompagner.

 

au pied du mur billes noires

des belles de nuit coupées

 

Nuée de pigeons

emportant dans leurs jabots

un nouveau parterre

mm

 

léger rebond de la branche

patte glissant sous les plumes

bb

 

Les feux du couchant

du champ de canne ondulant

s’élève un papangue

mm

​

feutré de l'aurore en ville

primeurs peints sur le camion

bb

 

Beauvais en octobre

photo de doudoune mauve

sur fond coquelicot

mm

 

ciel de neige au mois de mai

fonte des fleurs de glycine

 

course d'écureuils

aux étages du tilleul

ce soir le retour

bb

 

étoiles bleues plein la tête

simplement s’asseoir... écrire

mm

 

écrire en mots simples

le vent qui ouvre le ciel

tressauts du linge à sécher

bb

 

porte qui claque aux infos

menaces de guerre encore

mm

​

aérant ses draps

à la fenêtre d'en face

illusion de fleurs

bb

​

Secouer l'empreinte des rêves

qui n'enfantent que chimères


 

ruelle déserte

pan de rideau relevé

je l'attends encore

mm

​

le temps et mon collant filent

sur l'accroc du vernis rouge

bb

​

Creux d'après-midi 
Pour accrocher ma pensée 
Pas même un nuage 
mm

​

aux cieux le bras de la grue

Jacob rangeant son échelle

bb

​

Ville de béton 
Liseron grimperas-tu 
Encore vers la lune?
mm

​

en voyant planer l'oiseau

la peur qu'il soit le dernier

 

duo de meuleuses

la poussière des travaux

ou le sirocco ?

bb

​

Mêlant leurs opacités

la pluie et le crépuscule

mm

​

soleil à midi

suivre le chat en maraude

penchée au balcon

bb

​

Un duvet blanc virevolte

mon cœur soudain plus léger

mm

​

neige de printemps

partout sur les jeunes pousses

des pétales clairs

bb

​

Fin mai l'alizÄ— ramène 
Comme un écho d'autrefois 

Ce remue-ménages 
Abritera-t-il un nid 
Mon avocatier ?

mm

​

essayant plusieurs perchoirs

pour son costume, la pie

bb

​

Jour de l'Ascension

les cerises les plus rouges

déjà picorées

mm

 

caler le panier aux branches

la main tendue vers ma bouche

bb

​

Le rose à leurs joues
Cueillette des goyaviers
La brume se lève 

mm

​

la voir c'est prévoir la pluie

ce dicton des vieilles gens

​

forme vaporeuse

après la première crête

le dos du Mont Blanc

bb

​

Sur ma peau marquée des ans
Où sont les neiges d'antan
mm

 

maladroitement

sortir le moule du four

nette est la brûlure

bb

 

Dans le béton cicatrice 
D'un tronc - imagine l'arbre 

mm
 

la villa murée

les lilas blancs ont roussi

après les adieux

bb

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​

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