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La sieste

Pas un seul bruit d’insecte ou d’abeille en maraude,

Tout dort dans les grands bois accablés de soleil

Où le feuillage épais tamise un jour pareil

Au velours sombre et doux des mousses d’émeraude.

 

Criblant le dôme obscur, Midi splendide y rôde

Et, sur mes cils mi-clos alanguis de sommeil,

De mille éclairs furtifs forme un réseau vermeil

Qui s’allonge et se croise à travers l’ombre chaude.

 

Vers la gaze de feu que trament les rayons,

Vole le frêle essaim de riches papillons

Qu’enivrent la lumière et le parfum des sèves;

 

Alors mes doigts tremblants saisissent chaque fil,

Et dans les mailles d’or de ce filet subtil,

Chasseur harmonieux, j’emprisonne mes rêves.

 

José-Maria de Hérédia, Trophées

1

ces bruits du matin

fenêtre, mon oeil sur la ville,

aux volets baissés

 

bientôt le midi

des rais entre les barreaux

chemin de pénombre

 

Trois pas au jardin

têtes fanées qu'elle arrache

parfum des pétales

dans l'ombre du cèdre

parc à l'abandon où joue

l'orchestre éternel

bb

2
très tôt le matin 
les verts éclos du printemps 
Paris mois de mai

 

le parc arrondi
les bancs cachés par les buis
Paris Trinité

 

rien que le silence
dans les collines boisées
regarder les pins

 

entre ciel et terre
dans la présence des temples
le son de la cloche 
frl

3

Feuillages épais

au tronc couché doux de mousse

je n’ose m’asseoir

 

nuage furtif

le mur soudain s’éclabousse

ombres et lumière

 

Tamarin des Hauts
Sous le feuillage bruissant
Rayon de pollen

 

Sieste sous les arbres
L'araignée a pris le temps
De tisser sa toile

 

Monique.

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